Des chercheurs de l’Inrae, de l’Institut Pasteur de Lille et d’Allice (union de coopératives d’élevage) travaillent à des solutions respectueuses de l’environnement pour lutter contre les campagnols.
Et si l’on appliquait les principes de la confusion sexuelle au campagnol ? C’est un peu l’idée qui a germé dans la tête de chercheurs de l’Inrae, de l’Institut Pasteur de Lille et d’Allice : modifier la communication chimique entre mâles et femelles pour éviter qu’ils ne se reproduisent.
Le campagnol de l’espèce Arvicola terrestris (grand campagnol terrestre, ou rat taupier) creuse des galeries dans le sol où il se reproduit et se nourrit de racines. Il occasionne ainsi de fortes pertes dans les fourrages dans les prairies de moyenne montagne. De mars à octobre, les campagnols se reproduisent avec trois portées de cinq petits chacune.
En région Auvergne-Rhône-Alpes, la densité de population peut atteindre 500 individus par hectare, chacun consommant 80% de son poids en végétaux par jour, explique l’Inrae. En l’absence de prédateurs, les méthodes de lutte sont basées sur les captures et l’usage de bromadiolone, qui a des effets négatifs sur la faune et l’environnement.
Parmi les projets financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour lutter contre ces rongeurs, l’un d’entre eux concerne l’identification de signaux chimiques naturellement émis par ces rongeurs pour communiquer entre eux, en particulier pour favoriser la reproduction. En analysant les composés volatils contenus dans leur urine et leurs glandes abdominales, des chercheurs de l’Inrae ont pu identifier chez les mâles une protéine appelée arvicolin qu’ils produisent en grande quantité.
Des tests comportementaux sont en cours de réalisation pour déterminer le rôle de ces signaux chimiques dans la reproduction du campagnol. Ces stratégies plus respectueuses de l’environnement seraient un moyen de lutte contre les pullulations.