Crédits carbone et primes filières, trouver la juste articulation

Les crédits carbone ne seront pas la poule aux œufs d’or, mais une aide à une transition vers des fermes avec un meilleur bilan carbone. Crédit: bakhtiarzein/Adobe Stock

"Nous sommes un peu déçus des résultats des premiers bilans carbone réalisés, notaient conjointement Frédéric Adam et Pierre-Antoine Brunel, respectivement de la coopérative Cérésia et de Noriap, lors de l’événement Terrasolis Meeting consacré à l'agriculture bas carbone. Les résultats ne sont pas aussi positifs que nous l’attendions." C’est surtout la fertilisation azotée qui pèse lourd dans les résultats. Pour Armand Gandon, référent carbone au sein du groupe coopératif Vivescia, "avant d’espérer de grands résultats dans chacune des fermes, il est d’abord nécessaire de passer par une étape de pédagogie sur le carbone".

Désacraliser les crédits carbone

Il profite de la tribune offerte lors de l’événement Terrasolis Meeting pour désacraliser le sujet : "Le carbone ne sera pas la poule aux œufs d’or pour le monde agricole. À ce jour, la valeur du crédit carbone couvre plus ou moins le coût des pratiques mises en place pour améliorer le bilan carbone des fermes. C’est, entre autres, pour cette raison que les leviers agronomiques actionnés ne doivent pas l’être pour le carbone uniquement, mais bien dans une stratégie d’évolution technique et agronomique des fermes."

D’ailleurs, les crédits carbone ont-ils vocation à rémunérer les pratiques des agriculteurs? Le label Bas carbone n’indique pas qu’une ferme est bas carbone, mais qu’elle est en transition. Ainsi, pour certains, les crédits carbone ont d’abord vocation à financer la transition des exploitations agricoles.

C’est aux filières de valoriser comme il se doit les productions des agriculteurs ayant atteint un certain seuil. "Les industriels de l’agroalimentaire doivent bien se rendre compte que les cahiers des charges bas carbone ont un coût à la fois pour leur mise en œuvre et leur contrôle, souligne Philippe Vincent, directeur des filières pour Soufflet Agriculture. Chaque exigence et indicateur supplémentaires ajoutés à un cahier des charges a un coût que nous devons répercuter à l’aval de la filière. Notre capacité à mesurer l’empreinte GES des cultures nous permettra ainsi de produire de la valeur bas carbone, espère-t-il. Il nous faut être vigilant à l’élévation des standards sans augmentation de la rémunération."

Porter haut et fort la méthode carbone française

Dans cette logique, les intervenants lors de cet événement sont tous d’accord sur l’intérêt du label Bas carbone et des méthodes de calcul disponibles en France. Ils suggèrent: "Elle possède une vraie valeur technique indiscutable. Cependant, il est important que tous ensemble nous fassions le nécessaire pour que la méthode française soit reconnue internationalement. Le risque, sinon, est de la voir se faire étouffer par d’autres plus simples."

Tous les acteurs du monde agricole ont intérêt à valoriser et à soutenir le label Bas carbone à la française.

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