Concilier rentabilité et environnement, pas si simple !

Photo : N. Chemineau/Pixel image

Est-il possible d’allier conduite respectueuse de l’environnement et rentabilité économique ? Dans les conditions de la plaine de Lyon, les essais et simulations d’Arvalis et du Creas (Centre régional d’expérimentation agricole de Satolas) montrent que cette synthèse est difficile. « Les systèmes économes en intrants ne sont pas les plus performants économiquement », résume Jean Pauget, ingénieur Arvalis et responsable du Creas. À l’inverse, les systèmes les plus performants économiquement ne sont pas les meilleurs au point de vue environnemental. Il n’y a donc pas de système parfait.

Ce constat se base sur des résultats issus d’une expérimentation qui a duré huit ans (de 2007 à 2014). Six rotations ont été testées en grandeur réelle, avec un même objectif à chaque fois : dégager la meilleure marge possible.

  1. Monoculture de maïs avec conduite raisonnée (prise en compte de seuil d’intervention et OAD), appelée « monoculture référence ».
  2. Monoculture de maïs idem référence, mais sans labour.
  3. Monoculture de maïs économique (avec une coupure blé en 2011), grâce à une réduction du coût des intrants et une moindre exigence technique.
  4. Monoculture de maïs à faible pression d’intrants, grâce à une réduction de l’usage des intrants mais avec une plus grande prise de risque.
  5. Rotation de référence (maïs-féverole-blé-tournesol puis maïs-tournesol-blé-soja), avec conduite raisonnée.
  6. Rotation idem référence, mais avec Cipan entre chaque culture.

Les frais de mécanisation, les coûts des intrants, les indicateurs environnementaux… sont issus des observations de terrain. Le reste des exploitations (40 ha de cultures en sec avec une rotation T-B-C-B) a été simulé de manière identique pour tous les cas, grâce au logiciel Systerre. Des hypothèses ont été retenues pour les aides Pac (du type de celles des exploitations du département) et le mode de faire-valoir (100 % fermage).

Les résultats sont synthétisés dans le tableau ci-dessous.

Source : Arvalis-Creas 2015 – Colloqu’eau champ

 

La référence en monoculture de maïs donne la meilleure marge nette (423 €/ha aides comprises) et la meilleure production d’énergie… mais montre une dépendance aux intrants, une consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre élevées. Par comparaison, la monoculture sans labour permet d’économiser du temps, du matériel et du carburant, pour une marge nette inférieure (354 €/ha).

La monoculture économique permet d’atteindre une rentabilité proche de la référence (381 €/ha) tout en réduisant un peu la dépendance aux intrants. La monoculture à faible pression d’intrants permet d’obtenir l’IFT herbicide le plus faible (0,5) en particulier grâce au binage, mais nécessite carburant et temps de travail pour un résultat économique moyen (314 €/ha).

Les systèmes avec rotations de culture apparaissent moins performants en termes de production d’énergie et de marge nette : 308 €/ha pour la modalité de référence et 296 €/ha pour la modalité avec Cipan. En revanche, ils sont moins dépendants aux intrants, consomment moins d’énergie et émettent moins de gaz à effet de serre. À noter que la modalité avec Cipan nécessite plus de carburant et de temps de travail.

Pour plus de détails sur cette étude : Arvalis-Institut du végétal Rhône-Alpes.

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