Changement climatique : quels impacts sur la production de la mer Noire ?

Les pays de la mer Noire - Russie, Ukraine, Kazakhstan -, sont des pays à fort potentiel de production et la campagne en cours nous rappelle que dans cette région du monde, la part des exportations de céréales et d’oléoprotéagineux est croissante. Les exportations sont estimées à 80 millions de tonnes contre 30 en France les bonnes années (tous produits confondus). Mais on minimise ce potentiel par les aléas climatiques plus élevés dans cette région induisant une variabilité interannuelle plus marquée qu’en Europe de l’Ouest.

Changement climatique : quels impacts sur la production de la mer Noire ? © OlegOk, Fotofabrika, Fredex, Fabianodp/Fotolia

Et demain, avec le scénario anticipé d’un changement climatique, quel pourrait être l’impact sur la production de cette région ? Le ministère de l’Agriculture a confié au BRL Ingénierie une étude prospective pour tenter d’évaluer les impacts de deux scénarios possibles à l’horizon 2065, celui d’un changement modéré (augmentation des températures maximales de 2,4°C) et celui d’un changement de plus forte amplitude, qualifié d’extrême avec une augmentation de 4,3°C des températures. L’étude prend en compte, par zone homogène en termes de climat et de sol, quatre indicateurs: rendement moyen, nombre d’années avec un rendement inférieur à la moyenne, nombre d’années avec un rendement inférieur à 1 t/ha et rendement atteint 4 années sur 5.

La culture du blé peu impactée en Ukraine

Concernant l’Ukraine, l’étude indique que les impacts sur la production de blé devraient être limités à modérés quel que soit le scénario. En effet, la zone de production située à l’ouest profiterait de précipitations globalement satisfaisantes face à la hausse des températures. Concernant les cultures de maïs et tournesol, un changement de température modéré leur serait bénéfique, en revanche elles seraient fortement impactées dans le cas d’un scénario plus extrême.

La production remise en cause au Kazakhstan

Plus à l’est, au Kazakhstan, où la culture du blé est concentrée sur la zone semi-aride du nord, le scénario d’un réchauffement modéré réduirait le potentiel de production du blé. Si le réchauffement est de plus grande amplitude, la production de blé pourrait être remise en question.

Concernant la Russie qui se distingue par l’étendue de son territoire, l’étude met en avant le fait qu’en fonction du scénario, les rendements de blé, maïs et tournesol seraient légèrement à fortement impactés à l’ouest du pays. Dans le cas d’une très forte augmentation des températures, des régions plus septentrionales, jusqu’alors improductives, pourraient devenir plus productives, notamment à la frontière chinoise.

Carthographie des impacts climatiques sur la production de blé en fonction des scénarios

Modéré

Extrême

Ce résumé très synthétique permet d’explorer et de se projeter très très loin, mais d’ici 2065, de l’eau va couler sous les ponts. Ces projections se basent sur des scénarios descriptifs, sur la base des données actuelles connues. Donc ce type d’étude comporte beaucoup de limites.

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