Ce n'est pas la taille qui compte

Filière : ce n'est pas la taille qui compte. © Pawopa3336

Pourquoi la filière française a du mal à s’adapter à des prix inférieurs à 200 euros/t ? Sans doute parce qu’il y a trop d’intermédiaires et cela limite la compétitivité du secteur tout entier. Travailler à grande échelle devient compliqué. Si le système a pu être efficient par le passé, il semble à bout de souffle.

Force est de constater que face à la concurrence de la mer Noire, notre filière n’est pas compétitive. N’est-ce pas le trop plein d’acteurs qui la rend inopérante. Aujourd’hui le producteur crée de la valeur ajoutée (son produit). Mais au bout de la chaîne, il faut payer l’administration, les normes, les certifications et plus les opérateurs sont gros, plus les charges de structures sont élevées.

Longtemps on a considéré qu’il fallait une certaine taille critique pour affronter la concurrence, mais il semble que l’on arrive au bout du système. Aujourd’hui, pointer du doigt les cheminots comme responsables des pertes de la filière céréalière, c’est un faux bouc émissaire. À trop avoir globalisé le système, on se retrouve avec des opérateurs qui ont des volumes trop conséquents à gérer. Et dès qu’il y a un couac de logistique, c’est une catastrophe.

À l’inverse, des petites structures ont plus de souplesse et d’agilité, mais aujourd’hui tout est bloqué et monopolisé par les gros faiseurs qui, avec pertes et fracas, mobilisent tous les maillons logistiques pour acheminer coûte que coûte. C’est la double peine pour la filière. On s’est enfermé dans un schéma monopolistique au détriment des producteurs.

La situation dans laquelle on se retrouve c’est aussi à cause de notre trop forte propension à faire de la retenue sur les marchés. On ne cesse de le dire. Si on commercialisait au fur et à mesure, on aurait pu travailler sur des prix moyens, on aurait permis à la filière transport de travailler toute l’année et de lisser ces coûts de logistique et de ne pas prendre de plein fouet la hausse des cours du pétrole… Par ailleurs cela permettrait aux agriculteurs de s’assurer une trésorerie régulière, d’avoir un fonds de roulement et de se projeter.

Aujourd’hui, on cherche trop à produire pour produire. Mais il faut se poser la question de ce qui est le plus rémunérateur, prioriser les contrats qui permettent de créer du revenu, c’est impératif. Et ce qui crée le prix, c’est la demande, il faut dont la satisfaire en mutant son système de production. Les agriculteurs ne prennent pas assez en compte ces considérations et pourtant il va falloir s'y pencher sérieusement, sinon le constat sera le même dans les années à venir. Si on ne se pose pas toutes ces questions, les exploitations françaises continueront à disparaître…

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