Agriodor développe des fragrances pour lutter contre les bruches de féveroles

En 2016, nous suivions les premiers essais au champ d’une solution de biocontrôle développée par l’Inra de Versailles, pour lutter contre la bruche de la féverole. De ces essais sont nés des brevets et une start-up, Agriodor. Alain Thibault, à la tête de la structure, nous raconte la belle histoire.

Il nous faut rappeler en premier lieu que la bruche est devenue un cauchemar pour les producteurs de féveroles. Car elle rend impropre à la consommation humaine les graines de féverole. Dépourvu de méthode de lutte efficace, le marché à l’export de la féverole s’est effondré en quelques années. Mais possible que la culture, très riche en protéines, retrouve de sa splendeur grâce à des nouvelles solutions de biocontrôle, notamment celle développée par Agriodor. "Nous remplaçons les insecticides par des attractifs à base de kairomones qui peuvent piéger jusqu’à 6 000 bruches/ha/semaine", résume Alain Thibault, président d'Agriodor.

"Agriodor a été créée au début de l’année 2019 par Ené Leppik, PhD. Elle est le fruit de la recherche fondamentale et appliquée de l’Inrae, Terres Inovia et Arvalis-Institut du végétal sur le développement de produits de biocontrôle pour lutter contre la bruche des féveroles. Agriodor a négocié l’utilisation exclusive des brevets à des fins commerciales", indique le responsable et de poursuivre : "Depuis deux ans, nous avons beaucoup travaillé avec des acteurs de la distribution agricole, pour mener des essais grandeur nature et mettre en place les protocoles."

 

Le nombre de grains bruchés divisé par 3

 

Des essais pour le moins significatifs car, dès la première année, Alain Thibault précise que le taux de grains bruchés a été divisé par trois.  Il rappelle aussi que l’efficacité d’un produit de biocontrôle s’apprécie sur la durée, puisque la diminution des populations doit s’observer sur plusieurs années. "Par ailleurs le fait de pouvoir s’appuyer sur des acteurs régionaux permet d’appréhender l’efficacité des solutions sur un environnement élargi à celui d’une seule parcelle", précise-t-il.

Un décret du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation précise "qu’un médiateur chimique utilisé dans un piège de surveillance ou de lutte de masse est dispensé d’autorisation de mise sur le marché lorsqu’il répond aux critères de danger du biocontrôle". Donc, concrètement, aujourd’hui les agriculteurs ont d’ores et déjà accès à cette solution, pourvu qu’elle soit référencée par le distributeur. Autre coup de pouce sur ce sujet, le fait que cette solution soit éligible au dispositif des CEPP.

Au mois de janvier 2021,  Agriodor a reçu la labelisation "Protein Connect" attribué par Protéines France . "Cette labellisation a pour objectif d’accélérer le développement de start-up en boostant leur intégration dans la chaîne de valeur", précisait Terres Univia, partenaire du challenge et membre du jury, dans un communiqué daté du 9 février 2021. "Nous allons passer à la vitesse supérieure et cela va nous permettre de participer pleinement aux enjeux de la protéine végétale", se réjouit Alain Thibault. Et Agriodor n’a pas qu’une odeur dans sa besace "nous avons travaillé aussi sur des solutions pour le pois et la lentille et d’autres couples cultures-ravageurs sont aussi à l’étude", poursuit le dirigeant.

La start-up emploie dix salariés, elle vient de s’installer à Rennes dans le pôle de compétitivité Agrocampus. Un déménagement concrétise une nouvelle phase de développement pour cette toute jeune entreprise pleine d’ambition.

 

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