L’optimisation de l’irrigation fait partie des thèmes de recherches les plus plébiscités. Parmi les exemples d’avancées technologiques consacrées à cet enjeu, la station Unilet à Quimperlé teste l’application Netirrig de la start-up Seabex.
L'irrigation de précision
Ce système, doté d'une caméra au ras du sol, permet, en avançant dans les rangs de légumes, de prendre une « photo » pour scanner chaque plant, et déterminer, grâce à une série de paramètres, la quantité exacte d'eau dont il a besoin. Une technologie à base d'intelligence artificielle et d'algorithmes, qui « apprennent » peu à peu à élargir leurs connaissances sur chaque plante.
« Les premières expérimentations nous ont permis d'économiser 20 % de l'eau nécessaire », précise Éric Kerloc’h, agronome et chef de la station Unilet à Quimperlé, confirmant l’efficacité du système.
Désherbage et pulvérisation : de nouvelles technologies s’affirment
Le désherbage mécanique prouve peu à peu son efficacité. Les machines associées à cette tâche deviennent indispensables. « D'autant que certaines mauvaises herbes, comme la datura, qui viennent se glisser notamment dans les champs d'épinards, sont toxiques », rappelle Cécile Le Doaré, directrice générale d'Unilet. Cette plante est difficile à extraire à la main. De plus, la main-d’oeuvre fait souvent défaut.
Ici encore, le système utilisé par la station de Quimperlé emploie une caméra qui détecte l’herbe à éliminer. La machine s’exécute ensuite grâce à un système mécanique de désherbage et de binage.
Autre exemple de progrès notoire, cette fois-ci dans le domaine de la pulvérisation. Le robot ARA est un pulvérisateur haute précision développé par l'entreprise suisse Ecorobotix. Il permet l'application ultra-ciblée d'herbicides, de fongicides, d'insecticides ou d'engrais. Par sa grande précision, il permet de réduire les quantités de produits phytosanitaires consommés, en respectant les réglementations environnementales et en maximisant donc l’efficacité grâce à des pertes très réduites.
Un intérêt environnemental
Ces outils sont fort coûteux, mais nécessaires, avec à la clé des économies conséquentes dans l'usage des produits phytosanitaires.
« Chez Eureden, nous avons déjà deux machines de type ARA qui tournent, précise Christophe Basile, président de la Fédération française des industries d'aliments conservés (Fiac) et directeur d’Eureden Long life. Nous chiffrons l’économie de produits pulvérisés autour de 80 %, avec une réduction évidente de notre impact environnemental. »
La micro-pulvérisation semble si précise qu'elle peut être utilisée même en cas de vent, ce qui n'est pas le cas des systèmes classiques.