Rapport USDA : pourquoi en faire autant ?

La semaine dernière, nous indiquions que les marchés allaient rester calmes en attendant le rapport de l’USDA. Le rapport de l’USDA, attendu comme un Graal, a été publié vendredi dernier mais, au final, qu’apporte-t-il ? Plutôt baissier en soja et en blé, haussier en maïs. « Rien d’extraordinaire en soi, aucune surprise », indique Arnaud Garnier avant d’ajouter « il serait préférable de regarder plutôt du côté de la FAO. Elle nous en apprend beaucoup plus ».

Dans son rapport publié le 10 septembre, la FAO prévoit une production mondiale de céréales à 2540 millions de tonnes (inférieure à celle de 2014/2015). Du côté du blé, même constat: une production mondiale à 728 millions de tonnes contre 733 en 2014/2015. Les prévisions de la FAO côté utilisation prévoient une consommation record à 2535 Mt contre 2504 en 2014/2015. « Et du côté du blé, c’est du jamais vu, avec une demande estimée par la FAO à presque 722 millions de tonnes », précise Arnaud Garnier. « Le monde consomme ce qu’il produit et il a faim. Compte tenu des besoins, nous sommes dans une situation tout à fait normale. »

Concentrons-nous cependant sur le riz, « c’est une année record en termes de production, 500 millions de tonnes contre 497 Mt en 2014. La production de riz contribue largement à justifier les volumes de production mondiaux de céréales. Mais là encore le monde consomme l’intégralité de ce qu’il produit, puisque la demande est estimée par la FAO à 509 millions de tonnes ! »

« La situation 2015/2016 n’a vraiment rien d’une situation exceptionnelle, les fondamentaux ne justifient pas une telle déprime des marchés. La seule explication pourrait venir des stocks de reports », analyse Arnaud Garnier. Et encore… si l’on s’intéresse aux céréales dans leur globalité, les stocks sont en baisse (estimés par la FAO à 643 Mt contre 649 Mt pour la campagne précédente).