Nord Stream 2, de l'eau dans le gazoduc

1/3 des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel provient de la Russie. Photo : MaxSafaniuk

Depuis le début de l’année, les prix de la solution azotée, de l'ammonitrate et de l'urée n’ont cessé de progresser. Désormais on parle littéralement de flambée des prix. Fin septembre 2021, la tonne de solution azotée se négocie à 390 euros (contre 167 euros il y a 9 mois), celle d’ammonitrate s'est appréciée de 33,5 % à 515 euros (contre 257 euros en début d’année), et pour l’urée, la tonne atteint les 510 euros (contre 261,5 euros début 2021). 

"Depuis le début d’année, nous assistons à un phénomène de hausse progressive pour atteindre des niveaux de prix records, qui dépassent ceux de 2008", commente Isaure Perrot, analyste et consultante pour le cabinet Agritel. Une situation qui est évidemment à corréler avec la situation inflationnaire de l’énergie à l’échelle mondiale. Dans le détail, la situation est extrêmement tendue sur le gaz naturel qui provient en majorité de la Russie, les approvisionnements sont limités, alors même que la saison hivernale n’a pas commencé. Rappelons en effet, qu’environ 1/3 des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel proviennent de Russie. Et il n’est pas exclu que de son côté, Moscou use de sa position de force pour maintenir la pression vis-à-vis des Européens sur fond de tensions avec le projet Nord Stream 2.

Nord Stream est un gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique. Il est opérationnel depuis 2012. Un nouveau projet baptisé Nord Stream 2, devait permettre de doubler les capacités du gazoduc afin d’alimenter l’Europe de plus en plus dépendante du gaz russe. Mais ce projet, qui devait être porté financièrement à 50 % par Gazprom et à 50 % par un consortium de groupes européens de l’énergie, cristallise des tensions économiques et politiques jusqu’aux États-Unis qui retardent sa mise en route, alors que le gazoduc a été achevé début septembre 2021. Ce sont d’abord la Pologne et les pays baltes qui ont vu d’un mauvais œil ce projet, estimant qu’il ne servait pas les intérêts européens et qu’il renforcerait leur dépendance vis-à-vis de la Russie. La France a elle aussi émis des réserves, avec l’argument diplomatique sur le sort réservé à Alexei Navalny, opposant numéro 1 au pouvoir moscovite. Les États-Unis sont aussi contre ce projet, officiellement pour des raisons diplomatiques et, officieusement, ils craignent que les Européens n’achètent pas leur gaz de schiste. Enfin, le sujet divise aussi l’Allemagne. Et à n’en point douter, il sera au menu des tractations à venir pour le futur chancelier au sein du Bundestag

 

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