Marchés du blé, la résistance vertigineuse des 300 €/t est franchie

la_tonne_du_ble_franchit_la_barre_des_300_euros. ©happysunstock_stock_adobe.png

Scrutée depuis quelques semaines, espérée, attendue… tout dépend d'où l'on se place évidemment, mais le fait est, qu’hier les marchés du blé sur Euronext, ont cassé cette fameuse résistance de prix à 300 €/t pour l'ancienne récolte (2021, les échéances de décembre, mars et mai). En termes technique, une cassure de résistance indique que la pression des acheteurs est supérieure à celle des vendeurs ! Pour les observateurs, le franchissement de cette barre est historique (a minima pour un libellé en euros).

D’aucuns pourraient suspecter une hausse spéculative, mais dans les faits, force est de constater que ce sont bien les fondamentaux qui justifient cette hausse: offre, demande, parité des monnaies, hausse de toutes les matières premières, reprise économique… Sur la seule journée d’hier, la dégradation des conditions de culture aux États-Unis, les craintes sur la qualité de récolte australienne, comme on l’évoquait hier, et la hausse du dollar après la reconduction de Jerome Powell à la tête de la FED pour un mandat de quatre ans ont suffit pour que la pression haussière sur Euronext s’exprime significativement (+9,25€/t, échéance décembre, et +8,75€, échéance mars 2022 ; +8,75€/t échéance mai 2022). De quoi donner le tournis… Comment garder la tête froide et ne pas craindre le retour de boomerang?

Nous avons posé la question à un céréalier du Loir-et-Cher: "C’est assez vertigineux ce que l’on est en train de vivre…  Nous n’avons plus de repères et on se demande jusqu’où cela peut aller, quelle sera la prochaine résistance? En parallèle, on voit le marché des énergies, notamment celui du gaz et des engrais azotés, qui s’envole; n’y aurait-il plus de limites à rien?"

Attention au retour de bâton

"Je crains fortement un retour de bâton, mais les analystes ont l’air de penser qu’il y a encore un potentiel de hausse. Moi, je me demande surtout comment les pays acheteurs peuvent se permettre d’acheter à ces prix-là? Autre question à se poser: quel est l’état des stocks dans les fermes? À ces niveaux de prix que l’on connaît depuis la moisson, je pense que mes collègues ont déjà engagé beaucoup de volumes… C’est sans doute un autre élément de tension."

"Pour l’heure, j’ai soldé la semaine dernière toute la récolte 2021. Pour la prochaine campagne, j’ai commencé à «marquer», mais en parallèle je me couvre avec des achats de put qui m’assurent contre la baisse. Dans ce contexte de marché, il faut à tout prix se couvrir avec des options pour éviter ce «retour de bâton».  Du côté de l’azote, je suis couvert à 95% pour la campagne, donc je suis serein."

"Je reste interrogatif. En 2007, on connaissait une situation de marchés assez similaire, tous les marchés allaient de record en record. Mais la crise des subprimes de 2008 a rebattu toutes les cartes. Prudence est mère de sûreté… Le contexte mondial est complètement différent: on a connu une crise sanitaire inédite, la situation géopolitique est bien différente, donc il faut garder la tête froide et rester pragmatique."

Marchés agricoles

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15