Alors que les agriculteurs de l’UE se donnent rendez-vous à Bruxelles pour réclamer plus de régulations sur les marchés, leurs homologues argentins interpellent leurs dirigeants pour lever les taxes à l’export qui pénalisent la commercialisation des matières premières.
En Argentine, aura lieu le 25 octobre 2015, le premier tour des élections présidentielles. La présidente sortante Cristina de Kirchner, centre-gauche, élue en 2007 et 2011 ne peut se représenter à un troisième mandat. À l’occasion des primaires, début août, les agriculteurs argentins ont alerté les différents prétendants au pouvoir sur les taxes qui pénalisent la compétitivité des exportations du pays. Fin août, ils étaient en grève, en bloquant l’acheminement des matières premières vers les ports. Pour le moment les candidats opposants à Cristina de Kirchner se seraient engagés à limiter voir supprimer cette taxe s’ils étaient élus, tandis que le candidat successeur de l’actuelle présidente ne semble pas vouloir le faire.
Ce système de taxe avait été mis en place en 2002, avec l’objectif de soutenir les investissements publics, de sécuriser l’autosuffisance alimentaire en limitant l’inflation des prix. Sur le soja, principale richesse agricole du pays, la taxe atteint 35 % de la valeur de la graine.
En 2008, un projet de hausse de cette taxe sur le soja et le tournesol, finalement abandonné, avait conduit à de vives manifestations pendant quatre mois. Les agriculteurs avaient alors bloqué l’acheminement des marchandises. Le pays avait traversé sa plus grande crise sociale depuis la crise de 2002.
Avec une production de soja d’environ 60 millions de tonnes, l’Argentine est le 3e producteur mondial de soja.
