La production d'engrais dans l'usine Yara du Havre tourne à 45% de ses capacités.
Une note rédigée par Scope ratings, une agence de notation européenne enregistrée au statut d'organisme externe d’évaluation du crédit (OEEC), fait un état des lieux des entreprises chimiques européennes, alors même qu’elles subissent de plein fouet le conflit en Ukraine.
La note précise que le secteur est extrêmement vulnérable en raison de sa dépendance aux produits de base comme le pétrole et le gaz naturel. Toutefois, elle indique que les volumes d’affaires réalisés avec la Russie, notamment pour la vente de produits finis, sont assez peu exposés: "Les grandes entreprises chimiques ont une exposition relativement marginale en matière de ventes, environ 1 à 2% pour la plupart, et ne dépassant pas 5%." Pour les analystes, cette faible exposition est conforme à la part toute relative de la Russie dans le PIB mondial, estimée à 2%.
Mais c'est au niveau des approvisionnements que les entreprises sont en difficulté. La note précise que la situation impacte déjà directement les fournisseurs d’engrais, qui dépendent fortement du gaz naturel pour lequel la Russie est l’un des principaux fournisseurs européens, notamment pour l’Allemagne. Ainsi, les fabricants d’engrais réduisent déjà leur production en raison de la flambée des prix. La note cite deux exemples significatifs: Yara International basé en Norvège a interrompu tous ses achats auprès d’entreprises et de particuliers sanctionnés et est amené à réduire la production de ses usines en Italie (Ferrare) et en France (Le Havre) à 45% de leur capacité. Par ailleurs, le producteur hongrois Nitrogenmuvek Zrt, qui cherche aussi à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie, a mis fin à sa production d’ammoniac.
Sur les dernières cotations du marché physique des engrais, la tonne d’ammonitrate 33,5% départ usine est à 1.205 euros, et la tonne de solution azotée (départ Rouen) est à 860 euros.
