Le monde selon Trump, l’Amérique sous tension

Photo : guingm5/Adobe Stock
À quelques heures du scrutin le plus suivi au monde, tout le monde retient son souffle. « Four more years » (quatre ans de plus) ou retour à une marche du monde plus apaisée ? Si l’on en croit les sondages, Joe Biden, le candidat démocrate, opposant au président sortant Donald Trump, devrait l’emporter. Mais sachons raison gardée et souvenons-nous. Le 8 novembre 2016, Donald Trump a déjoué la plupart des sondages d’opinion et, contre toute attente, il est élu en remportant une majorité de grands électeurs, alors même que sa rivale Hilary Clinton remporte le suffrage universel (3 millions de voix supplémentaires). C’est tout le charme des élections présidentielles américaines.

Il y a quelques semaines, nous avions interrogé François Thaury, directeur Soft Commodities du cabinet Agritel, (Cultivar septembre 2020) pour avoir une idée plus précise de ce qui pouvait nous attendre à l’issue de ce scrutin. En effet, il faut rappeler qu’entre la guerre commerciale avec la Chine, la remise en cause des traités de libre-échange commerciaux, la sortie de l’accord de Paris, de l’accord sur le nucléaire iranien, les décisions politiques et économiques de Donald Trump ont bousculé l’ordre mondial jusqu’aux marchés agricoles.

À propos de Joe Biden, François Thaury expliquait : « C’est un homme que l’on connaît peu et, dans le contexte actuel, il n’a pas la possibilité de faire vraiment campagne. Face à l’omniprésence du candidat Trump, sa stratégie est plutôt d’en dire le moins possible. S’il est élu, il faut s’attendre à un mandat plus classique et plus traditionnel. Il cherchera à renouer les liens défaits avec les alliés traditionnels des États-Unis, y compris la Chine. Il y aura probablement restauration du dialogue avec les pays de l’Occident, plus conforme à ce qu’il devait être. » Interrogé par La Tribune le 29 octobre 2020, Mark Zandi, chef économiste pour Moody’s Analytics précisait : « Un président Biden aura à cœur d’agir de concert avec les autres puissances économiques, et en particulier l’Europe. »

Il est important de rappeler que l’enjeu de ces élections n’est pas seulement l’élection du nouveau locataire de la Maison Blanche. En effet, les Américains sont appelés à renouveler la Chambre des représentants (députés) et une partie des sénateurs du congrès. Ainsi, plusieurs hypothèses sont sur la table, vague bleue (démocrate) ou rouge (républicaine) qui donnerait les pleins pouvoirs au nouvel élu, ou bien des scénarios intermédiaires qui ne laissent pas les coudées franches au locataire (nouveau ou pas) de la Maison Blanche.

Photo : martialred/Marina/Adobe Stock

Mais à l’heure de la rédaction de ces quelques lignes, ce qui inquiète le plus serait la contestation du résultat par l’un des candidats, c’est le point de vue de Philippe Ledent, expert économiste chez ING Belux, interrogé par le média luxembourgeois Paperjam : « Il faut envisager les différents scénarios, mais le pire serait la contestation des résultats par l'un des deux candidats. Les marchés sont déjà très fragiles avec le rebond actuel de l’épidémie, l’incertitude que créerait cette situation ne leur conviendrait évidemment pas. »

Dans certaines villes comme la capitale Washington DC, les commerces se barricadent, craignant des affrontements entre les deux camps à l’issue du scrutin. La nuit du 3 ou 4 novembre 2020 promet d'être longue et cruciale pour l'Amérique, sa démocratie, l'avenir de ses relations bilatérales et sans doute la marche du monde.

Marchés agricoles

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15