Le lin textile fortement pénalisé par la crise du Covid-19

«Tant que nous n’aurons pas retrouvé une vie normale, notre marché sera à l’arrêt», résume Guillaume Hemeryck président de la coopérative Terre de Lin, située en Seine-Maritime. Le marché du lin textile est un marché relativement confidentiel, car il ne représente que 0,4% des fibres mondiales, mais il fait la fierté des producteurs de Normandie, qui concentre 25% de la production mondiale. Le marché de la fibre de lin est un marché mondialisé et 90% des débouchés sont concentrés dans le textile. «Le textile n'est pas un marché de première nécessité, donc le confinement entraîne nécessairement une chute brutale et totale de la consommation», poursuit Guillaume Hemeryck.

L’interprofession C.I.P.Lin dresse le bilan. «Les 22 entreprises de teillage sur le territoire ont progressivement suspendu leur activité de transformation entre le 17 et le 20 mars 2020. Les filateurs chinois reprennent timidement leur activité tandis que les indiens sont à l’arrêt. Au niveau européen, les filatures polonaises, lituaniennes, italiennes sont aussi à l’arrêt ou en activité très réduite.»

«Il n’y a pas vraiment de compensation des achats sur Internet. Et le lin est associé à la mode du printemps et de l’été, les ventes se jouent en ce moment de mars à mai», poursuit le président. Autre élément du puzzle, la filière compte très peu d’acteurs, autrement dit c’est une filière très concentrée, les acheteurs comptent quelques grandes marques comme Zara, Uniqlo… et d’ores et déjà ils ont décidé d’annuler leurs commandes et de reporter leurs collections.

Du côté des producteurs, il va sans doute falloir faire le dos rond. «Ces dernières années, les surfaces ont augmenté et on produisait déjà trop. Sans aucun doute il va falloir baisser drastiquement les surfaces dans les années à venir», explique Guillaume Hemeryck.

Quid de cette baisse dès cette année pour la récolte 2020 ? «L’annonce du confinement est arrivée en plein milieu des semis, les agriculteurs avaient déjà acheté leurs semences, même si on a fait passer le message, ce n’est pas évident. À l’échelle de Terre de Lin, la baisse des surfaces pour 2020 sera très faible, peut-être de l’ordre de 1%. Les agriculteurs devront arbitrer leurs assolements et remplacer le lin par d’autres cultures, il faudra aussi ménager les trésoreries», conclut le président.

Marchés agricoles

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15