Le conflit en Ukraine questionne les flux de matières premières agricoles

Le conflit à l'est de l'Europe interroge le commerce mondial des matières premières agricoles. Crédit: Jaroslav Moravcik/Adobe Stock

Voilà cinq jours que la Russie a envahi son voisin ukrainien, qui semble faire de la résistance. Les Occidentaux, et notamment l’Union européenne, annoncent des soutiens massifs à l’Ukraine, tant sur le plan militaire que financier.

La situation continue d’agiter les marchés des matières premières agricoles; la volatilité y est exacerbée. Sur Euronext, à la clôture, la tonne de blé a atteint un nouveau plus haut à 322,50 euros (échéance mars) et 315,50 (échéance mai 2022). La Bourse de Chicago est sur le même tempo.

La part de la Russie et de l’Ukraine sur les exportations mondiales alimente nécessairement les craintes chez les principaux importateurs. C’est évidemment le cas de l’Égypte, qui importe annuellement plus de 10 millions de tonnes et dont les importations se font essentiellement en provenance de la mer Noire (Russie en tête, suivie de l’Ukraine et de la Roumanie). Les autorités égyptiennes ont communiqué ce week-end que le pays pourrait diversifier ses origines et que, pour l’heure, ses stocks étaient suffisants pour les neuf mois à venir. Malgré tout, l’Égypte aura besoin d’importer, si l’on en croit ses deux derniers appels d’offres, qui ont été annulés faute d’offre à prix raisonnable. La question va aussi se poser pour l’Algérie, un marché jusqu’alors trusté par la France. Mais ces derniers mois, Alger a décidé de diversifier ses origines, et notamment en provenance de la mer Noire. Elle pourrait revoir ses considérations compte tenu du contexte.

L’UE dépendante des importations ukrainiennes de maïs

Sur le marché du blé, l’origine mer Noire est vue comme concurrente. Mais il ne faut pas oublier le poids de l’Ukraine sur le marché du maïs et de l’huile végétale, comme le rappelle le Copa-Cogeca dans une tribune publiée ce lundi 28 février 2022: "L'Ukraine est le quatrième fournisseur alimentaire extérieur de l'UE. Elle lui fournit un quart de ses importations de céréales et d'huile végétale, dont près de la moitié de son maïs." Il est donc clair que la situation a des conséquences sur l’ensemble du marché mondial des grains. L’Ukraine est par ailleurs le 1er producteur mondial d’huile de tournesol. Sur le marché des huiles végétales déjà bien tendu, les prix du colza sur Euronext s’affichaient hier à 755,50 €/t (échéance mai 2022).

L'autre question sous-jacente qui se pose est de savoir quelle sera la capacité des agriculteurs ukrainiens à semer les cultures de printemps dans le contexte actuel.

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