Alors que les moissons démarrent dans l’hémisphère Nord, les marchés agricoles poursuivent leur repli. Les acteurs du marché semblent plutôt rassurés sur le front météorologique. La vague de chaleur qui a parcouru l’Europe de l’Ouest en fin de semaine dernière n’aurait que peu d’impact sur les rendements.
Par ailleurs, Sovecon, le cabinet d’analyse russe, vient de relever une nouvelle fois la production de blé russe. Le chiffre avancé pour la production de blé est désormais de 89,2 millions de tonnes. Pour rappel, campagne 2020/2021 : 85 Mt ; campagne 2021/2022 : 75 Mt (sources USDA). Cette augmentation se justifie par une révision à la hausse des surfaces emblavées de blé de printemps et de leurs rendements attendus à 1,82 t/ha (contre 1,7 t/ha). En revanche, s’agissant des blés d’hiver, l’analyste révise en légère baisse les rendements (3,89 t/ha attendus). L’autre élément qui rassure les marchés est la campagne de semis en Ukraine. Par rapport aux craintes au début du conflit, il semble que le pays soit parvenu à emblaver 80% des surfaces prévues. Toutefois la question de l’export est loin d’être réglée, les discussions pour « libérer » les ports de la mer noire ne semblent pas avancer d’un pouce. Ce matin, les agences de presse se font l’écho de bombardements russes sur des terminaux céréaliers dans la ville portuaire de Mycolaïv en Ukraine.
Les cours du colza sur Euronext poursuivaient leur dégringolade, la tonne perdait 25 euros sur la journée d’hier pour s’afficher à 694,75 euros/t (échéance août 2022). Cette baisse importante est toujours la conséquence du retour de l’Indonésie pour l’export d’huile de palme et les risques de récession à travers le monde qui plombent le moral des investisseurs. Cette situation continue aussi de tirer le pétrole vers le bas, alors même que Joe Biden veut réduire une taxe fédérale sur l’essence pour contenir les prix. Mais cette décision semble plutôt politique alors que les élections de mi-mandat se profilent.
