La France redevient le premier fournisseur de blé de l'Algérie

Les exportations de mer Noire repartent à la hausse, mais la guerre en Ukraine ne permet pas un retour à la normale, alors que la Russie connaît un record de production. Crédit: PhotoAgriculture/Adobe Stock

Les exportations de mer Noire repartent à la hausse, mais la guerre en Ukraine ne permet pas un retour à la normale, alors que la Russie connaît un record de production.

La guerre en Ukraine a été, une fois encore, au cœur des échanges qui ont suivi le conseil spécialisé "Grandes cultures" de FranceAgriMer, le 12 octobre. La mise en place des couloirs d’exportation maritime, sous l’égide de la Turquie, semble porter ses fruits, puisque l’on observe des niveaux d’exportation qui se rapprochent des tonnages habituels. Blé, orge et maïs confondus, l’Ukraine a ainsi exporté 3Mt en septembre 2022, soit 75% de la moyenne quinquennale pour ce mois. Le ratio n’était que de 44% en août et 17% en juillet, ce qui montre l’importance du transport maritime pour les exportations de grains.

"Pour la campagne d’exportation en cours, cette tendance vers un retour à la normale concerne davantage le maïs que le blé", tempère Marc Zribi, chef de l’unité "Grain et sucre" de FranceAgriMer. Pour la campagne en cours, l’Ukraine devrait exporter 14,2Mt de blé sur un total disponible de 23,41Mt. Lors de la campagne précédente, 18,8Mt de blé avaient été exportées, sur un disponible de 32,45Mt. En ce qui concerne le maïs, les exportations devraient atteindre 30Mt, sur 37,42Mt disponibles en 2022-2023, alors que seulement 25Mt ont été exportées sur 42,78Mt disponibles en 2021-2022.

Concernant la Russie, les estimations de récolte ont été revues à la hausse, tant pour le blé (92,2Mt) que pour l’orge (21,7Mt) et le maïs (15,4Mt). Soit un total de 142Mt pour l’ensemble de ces trois céréales, ce qui constitue un niveau record. "Les exportations, en revanche, ne sont pas à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre avec un tel niveau de production, indique Marc Zribi, qui explique que le coût du fret et des assurances constitue un frein à la vente des céréales russes, mais que celle-ci pourrait être relancée par la baisse des taxes à l’exportation décidée le 5 octobre." Les prévisions communiquées par FranceAgriMer font état, pour la Russie, de l’exportation de 41Mt de blé sur 107,8Mt disponibles pour la campagne 2022-2023. Au cours de la campagne précédente, 30Mt avaient été exportées sur 90Mt disponibles.

Des stocks mondiaux de céréales records

Avec une production mondiale en hausse de 1%, atteignant 272,8Mt en 2022 selon le CIC, les stocks mondiaux de blé tendre, à l’issue de la campagne actuelle, devraient une nouvelle fois augmenter, passant de 272,8Mt fin juin dernier à 279,8Mt en juin prochain. "Bien qu’il s’agisse théoriquement d’un record, le décompte comprend un montant théorique de 137Mt en Chine, considéré comme non accessible au niveau mondial, tandis que le report en Inde sera le plus faible en cinq ans", indique FranceAgriMer.

Parmi les principaux importateurs mondiaux de blé tendre en 2022-2023, on retrouve une nouvelle fois l’Égypte (11,9Mt), l’Indonésie (10,9Mt), la Turquie (9,1Mt) ou encore la Chine (8,2Mt), pour qui ce tonnage correspondrait à une baisse de ses achats d'1,5Mt par rapport à la campagne précédente. L’Algérie, qui avec 6,6Mt d’importations prévues complète ce podium, devrait aussi acheter moins que l’an dernier. En 2021-2022, ce pays a importé 7,2Mt de blé tendre, la France en redevenant le premier fournisseur, avec 19% du total des importations algériennes.

Productions européenne et française de céréales revues à la baisse

Pour le maïs, les prévisions de production mondiale pour 2022-2023 sont en chute de 51Mt par rapport à la récolte précédente, mais restent à des niveaux élevés, puisque les 1.167 Mt produites constituent la deuxième récolte la plus importante jamais enregistrée. La Chine devrait réduire fortement ses achats pour les limiter à 19Mt, contre 22,5Mt en 2021-2022. C’est l’Union européenne qui deviendrait le premier importateur mondial, avec des achats passant de 16,7Mt l’an dernier à 20,5Mt en 2022-2023.

Les dernières estimations de production font ainsi état de 55,5Mt de maïs récoltées en Europe, alors que les prévisions établies avant l’été tablaient sur 71,7Mt. La production de maïs serait ainsi en chute de 24% par rapport à l’an dernier. "Ces estimations sont à prendre avec précaution, les chiffres pouvant encore être revus à la baisse dans les prochains bilans", prévient Clémence Lenoir, chargée d’études économiques pour FranceAgriMer.

La récolte française 2022 de blé tendre a été revue à la baisse par FranceAgriMer, qui ne l’estime plus qu’à 33,69Mt, soit 5% de moins qu’en 2021. Les exportations, cependant, devraient progresser de 2% au cours de la campagne 2022-2023 pour atteindre 17,3Mt, portées par les ventes à destination des pays tiers (10,1Mt, +15 % par rapport à 2021-2022), tandis que les prévisions d’expéditions vers les pays de l’Union européenne diminuent (7,07Mt, -12%).

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