L’origine française en ce début de campagne commerciale à l’export est très plébiscitée. En deux mois de campagne, la France a exporté pas moins de 2,5 millions de tonnes de blé vers les pays tiers, soit un quart des prévisions annuelles (estimées par Agritel a un peu plus de 10 millions de tonnes). D’après Nathan Cordier, chef analyste pour Agritel, "ce début de campagne pulvérise le précédent record d'1,6 million de tonnes à la fin août en 2018". La France a clairement pris l'initiative et se substitue à l’origine mer Noire sur les mois de juillet et août 2022.
Principales destinations: l’Algérie et le Maroc. À cette période de l’année, il est assez peu habituel de voir le Maroc sur les marchés à l’import. Mais face à la pire sécheresse de son histoire, le royaume chérifien a dû importer très tôt pour fournir ses besoins domestiques. Autres destinations inhabituelles: le Pakistan et le Yémen, qui traditionnellement s’approvisionnent en mer Noire. Par ailleurs, la Chine a déjà contractualisé des volumes d’environ 600.000 tonnes; vers l’Égypte, 210.000 tonnes de blé ont d’ores et déjà été vendues. Pour Agritel, sur la campagne à venir, l’Algérie devrait redevenir le premier importateur de blé (hors UE-27) pour la première fois depuis 2019-2020.
Cependant, il va être compliqué de pousser davantage l’export, prévient l’analyste, car les niveaux de stocks estimés à 2,2 millions de tonnes sont proches des plus bas historiques, la marge de manœuvre est donc relativement limitée.
En qualité, la récolte française de blé tendre est un peu dégradée concernant le taux de protéines. Agritel estime qu'environ un quart de la récolte est inférieur à 11% de protéines. "Mais des blés à 10,5% trouvent preneur notamment en Chine et auprès de fabricants d’aliments du bétail, qui vont devoir compenser la récolte de maïs s’annonçant catastrophique", précise Nathan Cordier.
