L’inquiétude est grande au sein de l’institution onusienne en charge de l’agriculture et de l’alimentation, la FAO. Comme le rapporte l’agence Reuters, l’agence craint un emballement des prix des produits alimentaires de base, lié à des comportements de panique à l’achat. Une crainte justifiée aussi par le fait que la pandémie risque de perturber toute la chaîne, depuis la production jusqu’à la distribution, entraînant une hausse des prix.
À l’échelle mondiale, pour l’heure, les stocks sont confortables. Reprenons la dernière synthèse du ministère américain de l’Agriculture. En blé, les stocks seraient estimés à 287 millions de tonnes (138 Mt si l’on retire la Chine des bilans) ; en maïs 297 Mt (98 Mt sans la Chine) et en riz 182 Mt (64 Mt sans la Chine).
Ce phénomène d’inflation est perceptible depuis quelques jours sur les marchés agricoles, la tonne de blé sur le marché européen a repris 20 euros en une semaine… toutefois il ne faut pas exclure, compte tenu de la situation, des mouvements de volatilité extrêmes.
Autre sujet d’inquiétude pour la FAO, la gestion du criquet pèlerin qui sévit sur la Corne de l’Afrique de l’Est, au Moyen-Orient, mais aussi au Pakistan et en Inde. La FAO rappelle que 20 millions de personnes sur la seule région de l’Afrique de l’Est sont dans une situation d’insécurité alimentaire. Alors que la pandémie du coronavirus mobilise l’attention de toute la communauté internationale, l’agence onusienne craint que la livraison de pesticides pour lutter contre les criquets ne soit perturbée. Elle demande aussi des moyens supplémentaires pour enrayer cet autre fléau.
