Brexit : amidonniers et betteraviers veulent préserver leurs intérêts

Le retrait du Royaume-Uni représente des enjeux nombreux pour les secteurs de l'agriculture, notamment pour les amidonniers et les betteraviers français. © Pixelbliss/Adobe Stock

 

Depuis le 31 janvier 2020 à minuit, le Royaume-Uni est sorti officiellement de l’Union européenne. Le droit de l'UE cessera de s'y appliquer à l’issue de la période de transition prévue jusqu’au 31 décembre 2020 (... ou au-delà !). Le retrait du Royaume-Uni représente des enjeux nombreux pour les secteurs de l'agriculture, notamment pour les amidonniers et les betteraviers français.

Les amidonniers français plaident pour un accord « qui préserve le commerce avec leur partenaire britannique ». L’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa) souhaite ainsi que les échanges commerciaux entre la France et le Royaume-Uni « soient dès à présent préservés dans le futur accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’Union européenne », déclare Marie-Laure Empinet, présidente de l’Usipa. La filière amidonnière française dirige 10% des exportations européennes vers le Royaume-Uni, pour 115 M€ de chiffre d’affaires. Le Royaume-Uni, déficitaire en produits amylacés, en produit 700000 t pour une consommation annuelle de 1,5 Mt. Les volumes importés tous les ans provenaient à 95% de l’Europe. Or, depuis le référendum sur le Brexit en 2016, les importations hors UE ont triplé et dépassent déjà les 100000 t, chiffre l’Usipa, qui liste trois mesures indispensables pour « garantir la pérennité des échanges commerciaux de produits amylacés avec le Royaume-Uni » : maintien d’une relation commerciale avec le Royaume-Uni sans barrières tarifaires ni contingents ; mise en place de règles d’origine rigoureuses pour les produits qui seront exportés par le Royaume-Uni vers l’UE ; et une nécessaire convergence de la réglementation.

Même son de cloche pour la filière betterave-sucre française, qui appelle les négociateurs à « la plus grande vigilance ». La France expédie tous les ans environ 350000 t de sucre et 2,7 Mhl de bioéthanol. Le marché britannique représente le débouché du volume produit par deux usines françaises, et correspond à 10 à 15% de la surface betteravière française.

Parmi les attentes de la filière : le maintien de l’accès du sucre et de l’alcool sans barrières tarifaires ni contingents, une intransigeance sur les règles d'origine ; la lutte contre les opérations de « swap » pour éviter que le Royaume-Uni importe depuis les pays tiers ses besoins en consommation et exporte l'équivalent de sa production locale vers l'Europe. Pour Jean-Philippe Garnot, président de l’AIBS (Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre), « le risque est bien réel, quand bien même un accord nous permette, réglementairement, de poursuivre les flux de sucre français vers le Royaume-Uni, sa politique commerciale étrangère lui permettra de s’approvisionner chez des partenaires à bas coût et, petit à petit, le sucre français perdra en compétitivité et se verra ainsi exclu de ce marché ».

 

 

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