Une opportunité pour les betteraves

Du sarrasin pour une bonne couverture, à la moutarde anti-nématode, en passant par le radis pour son effet structurant, les différentes espèces de couverts ont toutes des atouts : de quoi préparer au mieux le sol avant l’implantation des betteraves. 

 

Association moutarde, vesce, avoine, féverole  et phacélie. © Victor Leforestier

«Linterculture ça se cultive », affirme Pascal Amette, délégué régional Champagne-Yonne à l’Institut technique de la betterave. Le ton est donné, il faut voir les couverts comme un plus pour le sol et la betterave et non pas comme une obligation réglementaire. 

Vision partagée par Victor Leforestier, agriculteur avec ses parents en Seine-Maritime : « Il est illusoire de gérer le couvert pour un seul aspect ». En implantant des couverts avant betterave, cet agriculteur vise trois objectifs : une bonne structure, une protection du sol et aussi un captage d’éléments minéraux. 

Pour implanter leurs couverts, les Leforestier privilégient le semis précoce, entre le 20 août et le 8 septembre en général. « La qualité d’implantation est primordiale pour la bonne levée des couverts. Dans le cas contraire, il est possible que des adventices s’installent », prévient Pascal Amette. Ainsi, pour ne pas se retrouver avec un peuplement incontrôlable de chénopodes, mieux vaut être réactif. « L’idéal est de passer un coup de déchaumeur de façon superficielle dans les 48 heures qui suivent la moisson, précise le délégué régional. L’humidité du sol est alors conservée et la structure du sol recréée. De plus, cela conduit à une homogénéisation des résidus de paille et également à la création d’un faux semis. » 

De 3 à 5 espèces dans le couvert

L’ITB recommande de travailler légèrement le sol pour perturber les limaces notamment. Le semis des couverts peut alors se faire dans les dix à quinze jours qui suivent le travail du sol.

Implanter une espèce comme la phacélie peut servir à réduire le risque ravageurs. « Cette espèce est différente de celles présentes dans les rotations habituelles. Ainsi, elle rompt le cycle biologique des bioagresseurs », expose Pascal Amette. 

Toujours dans cette optique de lutte contre les ravageurs, des crucifères anti-nématodes doivent être implantées. « Les mélanges contenant des crucifères sont de plus en plus courants dans les pratiques des agriculteurs. La moutarde tolérante, tout comme le radis, est préconisée pour limiter la pression en nématodes de la betterave. De plus, le radis a un effet reconnu sur la structuration du sol. Le tournesol est également intéressant pour l’effet structurant grâce à son enracinement puissant et pivotant », explique Pascal Amette. Pour Victor Leforestier, « lorsque les espèces sont mélangées, elles gagnent en agressivité au niveau des racines ».

Plateforme de caractérisation variétale de l’ITB en 2017. Photo : DR

 

Pour le nombre d’espèces, les points de vue divergent. « Personnellement, je privilégie un couvert à trois espèces, un mélange moutarde, vesce, féverole ou moutarde, radis, vesce par exemple. Je ne suis pas pour des mélanges avec six ou sept espèces. Car seules deux ou trois s’installeront vraiment et le mélange sera plus onéreux », détaille Pascal Amette. Victor Leforestier, quant à lui, réalise un mélange à cinq espèces : « Mon mélange se compose de 10 kg d’avoine brésilienne, de 70 kg de féverole, de 1 kg de moutarde anti-nématode, de 10 kg de vesce et de 4 kg de phacélie. L’association de ces cinq espèces protège également le sol de la battance tout en l’alimentant ». Victor Leforestier sème ses couverts assez denses, pour un objectif de 250 pieds/m2. Son but est « qu’ils soient suffisamment drus pour concurrencer le salissement et réussir à me passer du glyphosate par la suite. »

Chez les Leforestier, l’azote n’est pas une priorité : « Je recherche avant tout de la biomasse pour améliorer le taux de matière organique de mon sol et également un bon recyclage des éléments minéraux. » Des informations importantes quand on sait que la betterave, pour un rendement de 90 t/ha mobilise 80 kg/ha de P2O5 et près de 390 kg/ha de potasse (Source : Yara). « Néanmoins, si on ajoute des légumineuses : vesce, pois féverole… on peut espérer qu’environ 30 à 40 kg/ha d’azote soient restituées à la betterave », rappelle Pascal Amette. 

Détruire le couvert avant l’hiver

Le choix des espèces est déterminant pour la destruction qui s’effectue idéalement avant l’hiver, afin de laisser au sol toutes ses disponibilités pour la betterave. Par exemple, « le tournesol, comme le sarrasin, a un fort pouvoir de couverture. En revanche il est impératif de les détruire avant qu’ils n’arrivent en graine. Le mieux est de détruire son couvert au plus tard à la mi-novembre, quand les sols sont encore portants, surtout en argile, précise Pascal Amette. En cas d’hiver sec, si le couvert reste implanté trop longtemps, jusqu’au 1er février par exemple, la réserve en eau du sol sera faible. Dans ce cas, on peut rencontrer un déficit hydrique au printemps. Même chose pour l’azote, si les espèces restent en terre pendant l’hiver, elles vont se lignifier ». Pour détruire les résidus, le sol aura besoin d’azote qu’il consommera au détriment de la culture suivante. « De plus, si la restitution de l’azote est trop tardive cela peut pénaliser la synthèse des sucres qui se réalise en général à partir du mois de juillet dans la betterave », observe Pascal Amette. 

Chez Victor Leforestier la destruction se fait à la mi-janvier. « Je passe un coup de rouleau Cambridge sur le gel pour faciliter la destruction mécanique. Un mois plus tard, si nécessaire, je fais un passage de glyphosate à faible dose. Avant les betteraves, j’essaie de travailler la terre le moins possible. Je réalise un passage de strip-till à l’automne et au printemps. »

 

 

 

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