Les caprices de la météo compliquent la fin des récoltes de blé et de colza en Normandie, mais ils rendent aussi difficile la production de lin textile dans cette région où l’on cultive, paraît-il, le meilleur lin du monde. "On parle d’une année tardive, mais ce sont plutôt les précédentes campagnes qui étaient précoces, précise Guillaume Hemeryck, président de la coopérative normande Terre de Lin, mais nous ne sommes pas au bout de la récolte, et nous avons sur la région tous les cas de figure possibles, du lin déjà enroulé, d’autres parcelles seulement arrachées la semaine dernière… Il est donc un peu prématuré de faire un bilan."
Une année atypique qui rappelle que le lin est une culture très technique, mais si c’était si simple, cela se saurait. La culture reste en terre 90 jours, du semis à l’arrachage. 90 jours cruciaux où la culture est susceptible de souffrir des extrêmes. L'arrachage, l'andainage, l'écapsulage, le rouissage… sont autant d’étapes tout aussi cruciales et tout aussi risquées. "Les liniculteurs doivent faire preuve de patience, de flegme et de réactivité", insiste le président.
Pour l’heure, si la persistance de petites pluies empêche les moissonneuses de terminer leurs œuvres, cette pluviométrie est insuffisante pour le rouissage du lin… Pas simple comme équation !
Un bon point tout de même avant d’avoir des éléments tangibles de la récolte 2021, la dynamique du marché. "Nous avons été touchés de plein fouet par la crise sanitaire, mais, contre toute attente, le marché s’est très bien repris et plus rapidement que prévu, grâce à la demande dynamique des chinois", se réjouit Guillaume Hemeryck. La demande en 2022 pourrait retrouver son niveau exceptionnel de 2019. "Nous avons encouragé nos adhérents à diminuer leurs surfaces, le marché s’est bien rééquilibré, et il va sans dire que l’image du lin textile sort gagnant d’une telle crise. Les perspectives sont encourageantes", conclut le président.
