Les surfaces en progression depuis 3 ans

Le sorgho a progressé de 10 000 ha en trois ans. © Maxime Barbier/Pixel Image

 

Malgré des baisses de surfaces dans les zones de production historique, le sorgho continue à se développer notamment dans les secteurs les plus septentrionaux. La création du club des ambassadeurs du sorgho devrait apporter des réponses à la fois aux agriculteurs et aux sélectionneurs.

Lors de la conférence de presse du 15 novembre, Arvalis et Semences de Provence ont annoncé une tendance à la hausse du sorgho grain en France. En trois ans, les surfaces sont passées de 50000 à 60000 ha en 2018, soit une progression de 8% sur cinq ans. On se rapproche du record de 65000 ha en 2014. Les prix sont également à la hausse depuis septembre 2017 mais l’écart se creuse avec le maïs. Le prix de ce dernier était de plus de 7 euros/t en mars 2018 quand les deux céréales étaient vendues à prix sensiblement identiques en 2015/2016.

 

Le Centre Val de Loire et les Pays de la Loire en progression

Les régions qui progressent le plus actuellement sont le Centre Val de Loire et les Pays de la Loire (+ 67% dans le Cher en cinq ans). Elles profitent des nouvelles variétés de sorgho très précoces, plus résistantes au froid et à cycle court telles que Arsky et Armorik (Semences de Provence). Néanmoins, les départements qui en cultivent le plus restent toujours la Haute-Garonne (plus de 9% des surfaces), le Gers, le Tarn-et-Garonne et le Tarn. La région Occitanie aurait tendance à délaisser le sorgho pour du maïs en sec. Certains semis ont été perturbés par les pluies et des attaques d’héliothis ont eu lieu au moment de la formation de l’épi. Quelques avortements de grains ont été aussi remarqués. Ce qui s’est traduit au final par des rendements moyens à bons.

 

Vers une amélioration agronomique et génétique

Par ailleurs, Semences de Provence a créé le club des ambassadeurs du sorgho auxquels adhérent les 17 lauréats des trophées du sorgho des quatre dernières années. Les agriculteurs des secteurs les plus septentrionaux sont basés en Vendée, dans l’Indre, l’Yonne et dans le Haut-Rhin.

Le club, spécifie Julie Toussaint, directrice de Semences de Provence et d’Eurosorgho, va permettre un suivi technique et économique de parcelles dans les différentes régions et dans des conditions de culture variées. Il servira aussi au travail d’anticipation pour améliorer la sélection et lever les freins au développement du sorgho.

Selon la spécialiste, le potentiel actuel du sorgho en France pourrait de nouveau atteindre les 100000 ha comme dans les années 1990. Et il ne devrait pas conquérir des surfaces plus au nord qu’il n’est actuellement pour des raisons physiologiques. Le zéro végétatif du sorgho, température minimale nécessaire à son développement, est au minimum de 12°C contre 6°C pour le maïs.

Le sorgho devrait continuer à progresser, note Julie Toussaint. Dans les conditions climatiques actuelles il est un excellent complément au maïs, autant d‘un point de vue agronomique pour assurer une sécurité face au stress hydrique que d’un point de vue de la ration en ensilage. Aujourd’hui, si le marché se structure, les besoins peuvent devenir de plus en importants car le sorgho possède de nombreux atouts, aussi bien agronomiques, écologiques qu’alimentaires. Ainsi, il peut être également utilisé comme une culture de diversification, adapté à la méthanisation ou à la production de bioéthanol. Il se range aussi parmi les céréales sans gluten, un secteur en développement aujourd’hui. Et ses atouts en alimentation animale ne sont plus à prouver aujourd’hui. En attendant, la création variétale pour cette espèce reste dynamique avec deux variétés de sorgho grain et deux variétés de sorgho ensilage qui devraient être inscrites en 2019.

 

 

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