Des belles perspectives pour la filière betteraves à sucre, malgré les obstacles

La filière betteravière renoue avec les bons résultats. ©rayman7 AdobeStock

La confédération générale des planteurs de betteraves à sucre, CGB, tenait sa conférence de presse annuelle ce mercredi 1er décembre 2021. L'occasion de revenir sur une campagne pour la culture de betterave marquée par une bonne récolte, malgré les difficultés sanitaires et climatiques.

Après la campagne catastrophique de 2020, la récolte de betteraves sucrières devrait atteindre les 35 millions de tonnes (à 16°), avec un rendement moyen de 87 tonnes à 16° par hectare (contre 65 tonnes à 16°/ha, pour la campagne précédente), ce qui devrait se traduire par un volume de production de 35 millions de tonnes de sucre de betterave et 9 millions d'hectolitres d'alcool et éthanol.

Une récolte au rendez-vous

Pour le président de la CGB Franck Sanders et le directeur général Pierre Rayé, cette campagne est une année proche de la moyenne quinquennale, mais encore loin du record de 2017 (46 millions de tonnes de sucre).

Sur le plan agronomique, cette campagne est un petit tour de force compte tenu des adversités climatiques, réglementaires et sanitaires. "Rappelons que 500.000 hectares de betteraves ont dû être ressemés à cause du gel au printemps", indique Pierre Rayé. D'autre part, 7.000 hectares de betteraves à sucre ont dû être détruits à cause de la non-conformité de produits phytosanitaires. "C'est un mauvais dossier, mais il a été relativement bien géré par la profession et par les autorités. Une issue à l'amiable et un accord d'indemnisation ont été trouvés", précise Franck Sanders.

Les ravageurs n'épargnent par la betterave sucrière

Les dégâts liés à la jaunisse sont encore dans tous les esprits. Sur ce point, les responsables se félicitent de l'enveloppe de 80 millions d'euros débloquée pour indemniser les producteurs. "Ces indemnisations devraient arriver très vite dans les fermes. Nous nous réjouissons du travail accompli entre la filière et les services de l'État", a précisé Franck Sanders. Pour la campagne 2021, grâce aux dérogations obtenues, la filière estime à 77% les surfaces de betteraves sucrières qui ont bénéficié d'une protection grâce aux néonicotinoïdes. "Ce chiffre était de 90% avant l'épisode de gel et le ressemis des parcelles, ce qui a permis de protéger une grande partie des parcelles. Une nouvelle dérogation a été demandée pour 2022. Elle est indispensable pour donner de la visibilité aux producteurs de betteraves à sucre. L'Anses doit rendre ses avis très prochainement, et cette dérogation est urgente pour conforter les intentions de semis ", précise le président.

Toutefois, des inquiétudes pointent à l'égard du charançon. "On constate que l'aire de répartition du charançon "Lixus juncii" progresse. Il a passé la Seine, même si les dégâts restent mesurés. Les pertes occasionnées peuvent aller jusqu'à 50% et aucun moyen de lutte n'est disponible à ce jour. Nous avons besoin d'un plan d'innovation prioritaire", explique Pierre Rayé.

Le PNRI, un bel espoir pour les champs de betteraves

La filière se félicite du lancement en janvier 2021 du plan national de recherche et d'innovation (PNRI) betteraves à sucre élaboré par l'ITB et l'Inrae. "C'est un beau projet et il amène beaucoup d'espoir. L'objectif fixé est de trouver, d'ici 2023, des solutions alternatives aux néonicotinoïdes. C'est aussi un bel exemple de la capacité des acteurs, qu'ils soient publics ou privés, à se réunir pour avancer vers la même direction et pour apporter des solutions pragmatiques. C'est de bon augure pour l'agriculture en général", a précisé Franck Sanders.

La culture doit retrouver de l'attractivité et de la visibilité

Autre élément de satisfaction pour les producteurs de betteraves à sucre, le retour à des niveaux de prix mondiaux et européens rémunérateurs. "Depuis trois ans, on produit moins de sucre que l'on en consomme. Les stocks mondiaux sont au plus bas depuis dix ans. La conjoncture est bonne: retour d'un rendement normal et des prix des betteraves en progression. Nous allons enfin renouer avec un chiffre d'affaires rémunérateur pour les producteurs de betteraves à sucre, estimé à environ 2.446 €/ha", se félicite Pierre Rayé.

Par ailleurs, après avoir été exclue de la loi Egalim1, grâce à la loi Besson-Moreau (Egalim2), la filière betteraves à sucre est entrée dans la dynamique, ce qui signifie que la filière est autorisée à diffuser des indicateurs de prix de marchés permettant ainsi aux différentes parties de contractualiser sur la base d’indicateurs transparents.

"Pour que la culture de la betterave soit attractive, il faut de la visibilité de prix. Cette mesure législative va dans le bon sens", précise Franck Sanders.

Alors même que les intentions de semis pour la prochaine campagne sont stables à baissiers, selon le syndicat betteravier, "il est important que l'on donne des signaux engageants d'attractivité et de visibilité aux producteurs de betteraves à sucre", conclut le responsable.

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