Maec Api : soutenir la pollinisation en grandes cultures

Apiary

Chaque emplacement engagé dans la Maec doit contenir un minimum de 24 colonies.

Crédit photo Dusan Kostic/Adobe Stock
Destinée aux agriculteurs-apiculteurs professionnels, la Maec Api – maintenue au sein de la nouvelle PAC – vise à soutenir le service de pollinisation, notamment en zones céréalières. Dans un contexte de crise du marché du miel français, ce coup de pouce est le bienvenu pour les apiculteurs.

« Actuellement, la Maec Api est la seule aide PAC dont peuvent bénéficier les apiculteurs professionnels », rappelle Florence Aimon-Marie, chargée de mission à la chambre d’agriculture et à l'Association de développement de l'apiculture en Nouvelle-Aquitaine (Adana). Pour elle, cette mesure reste essentielle pour « maintenir la présence de colonies d’abeilles au sein des territoires plutôt céréaliers ».

Si les cas de toxicité aiguë liés aux pesticides sont de plus en plus rares sur les colonies, d’après elle, « grâce à une meilleure maîtrise des phyto et des conditions d’application », la présence de molécules chimiques – en particulier fongicides et herbicides – retrouvées régulièrement dans les pollens freine certains apiculteurs à positionner leurs ruches à proximité de grandes cultures.

« Le nouvel arrêté Abeille – qui encadre désormais les applications de tous les phyto en présence de fleurs – est favorable aux abeilles. Mais son application reste parfois complexe, et nous avons du mal à communiquer dessus. Des dérogations sont quelquefois proposées, ce qui n’aide pas la compréhension. Sans oublier des cultures dites "non attractives", comme la vigne ou les pois, pour l’heure non concernées par l’arrêté, tout de même fréquentées par les abeilles, comme le prouvent nos relevés de pollen. Une évolution de la liste des cultures soumises à l’arrêté Abeille pourrait donc être envisagée. »

Dépôt jusqu’au 15 mai

Ouverte depuis le 4 mars 2024, la campagne de contractualisation des Maec Api se terminera le 15 mai pour le dépôt des demandes. Le rôle de cette Maec Api est bien de soutenir un service de pollinisation sur les territoires, grâce aux colonies d’abeilles domestiques, en sachant qu’aujourd'hui, il n'y a pas au niveau national suffisamment de colonies pour polliniser les cultures françaises.

Présente au sein de la programmation 2015-2022 de la PAC, la mesure est reconduite dans la nouvelle PAC. Cependant, sa gestion passe désormais sous le contrôle des Régions. Des différences à la marge peuvent alors exister d’une Région à l’autre.

« Pour la Nouvelle-Aquitaine, sont éligibles les agriculteurs actifs dont le siège d’exploitation est situé dans la région, et qui possèdent un minimum de 80 colonies. Chaque emplacement engagé dans la Maec doit contenir un minimum de 24 colonies. Et il est prévu une distance minimale de 2,5 km entre deux emplacements, réduite à 1 km dans les Landes de Gascogne et le Limousin et 0,5 km en zone de montagne », poursuit l’ingénieure Adana, chiffrant à 500 les bénéficiaires de cette Maec API en Nouvelle-Aquitaine.

Plafond à 8.500 euros

Avec un engagement pour 1 an, l’apiculteur peut bénéficier d’une aide de 200 euros par tranche de 10 colonies, avec une présence obligatoire durant 3 semaines minimum par emplacement de rucher.

« Cette aide est plafonnée à 8.500 euros en Nouvelle-Aquitaine. C’est à la fois beaucoup, et très peu. Mais cet appui à la trésorerie est d’autant plus important que la somme est versée en mars habituellement, période où les rentrées d’argent sont faibles », indique Florence Aimon-Marie, qui précise que les retards de paiement de cette Maec (comme d'autres) en 2024 sont très dommageables.

Méventes et frelons asiatiques

Mais la chargée de mission est inquiète de la « crise extrêmement grave » que vivent les apiculteurs français. « Suite à l’inflation, les consommateurs se détournent du miel français. Les grossistes préfèrent se fournir en miel d’importation, à des prix bien plus bas. Des apiculteurs de Nouvelle-Aquitaine ont encore sur les bras leurs récoltes 2022 et 2023 ! Et bien que l’origine doive désormais être indiquée sur chaque pot de miel, cela n’a pas eu vraiment d’impact chez le consommateur. »

Sans oublier une pression frelons asiatiques historique en 2023, qui a renforcé le désarroi des producteurs. Ajoutée à cela, une météo très pluvieuse empêche des apiculteurs d’accéder à leurs ruchers.

Florence Aimon-Marie espère de belles miellées pour redonner le moral aux producteurs. « Sur colza, il est possible de réaliser de belles récoltes sur 10 jours seulement ! » À condition que le soleil revienne...

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