Royaume-Uni : le verdissement de la Pac inquiète

William Brown. Photo: DR

William Brown est un agriculteur anglais, il possède deux fermes en polyculture élevage. L’une, de 480 ha avec 600 brebis et 90 vaches, est basée à Wiltshire dans le sud-ouest de l’Angleterre, l’autre de 120 ha sur l’île de Wight sur la côte sud du pays. Il nous livre son opinion sur la réforme de la Pac.

"La principale préoccupation à propos de la réforme de la Pac concerne les 5% de terres qui doivent être retirées de la production, en d’autres termes les surfaces d’intérêt écologique (SIE), et la possible augmentation de ces surfaces dans le futur.

« Il y a toujours des inquiétudes quand de nouvelles réglementations sont mises en place. Néanmoins, la manière dont doivent être calculés les SIE sera forcément sujette à des erreurs et mène les agriculteurs à la catastrophe. Certains exploitants seront "embrouillés" par le fait que souvent un hectare au sol comptera seulement pour 0,7 ou 0,3 ha !

« Par ailleurs, nous savons que de nombreux couverts végétaux sont déjà mis en place en France. Mais au Royaume-Uni, nous avons un climat différent et des récoltes plus tardives. La réussite de l’implantation des couverts ou des cultures dérobées est donc moins évidente, elle soulève des interrogations chez les agriculteurs. Actuellement, des essais sont menés afin de trouver les cultures les mieux adaptées aux conditions pédoclimatiques anglaises.

« SIE : des règles de calculs trop complexes »

« En Angleterre, nous avons déjà un système environnemental appelé "Entry Level Scheme" (ELS). Il permet aux agriculteurs qui appliquent certaines mesures de verdissement de récupérer une partie des DPU.

"Cette réforme de la Pac ressemble à ce système ELS, mais elle impose 5% de SIE, et probablement davantage dans le futur. Cette contrainte n’est pas sans rappeler l’ancien système de mise en jachère qui était perçu comme imparfait par les agriculteurs car il retirait une partie des terres de la production, alors que nous sommes face à un monde en pénurie alimentaire.

« De plus, une grande partie de notre système de culture est basée sur le labour pendant l’hiver en se basant sur les gelées afin d’établir un lit de semis fin pour les cultures de printemps, mais cela ne sera plus autorisé.

« Bien sûr, il s’agit de mon avis en tant qu’agriculteur en polyculture-élevage, ce qui m’offre davantage de flexibilité, mais les agriculteurs sous contrats pour une seule culture, ou ceux qui ont des sols difficiles à travailler, les producteurs de légumes, ou les éleveurs laitiers qui cultivent du maïs… trouveront ces règles difficiles à appliquer pour d’autres raisons... »

 

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