Un essai fertilisation lancé en 1928 !

Un essai fertilisation lancé en 1928 ! © Gstudio Group/Fotolia

Un essai fertilisation lancé en 1928 ! © Gstudio Group/Fotolia

Le terme d’essai « longue durée » prend tout son sens avec l’expérimentation sur l’effet des fertilisants sur les sols menée à l’Inra de Versailles. Celui-ci court en effet depuis… 1928 !!!

 

L’octogénaire a été dénommé simplement l’essai des « 42 parcelles ». Sa vocation est d’évaluer l’effet des fertilisants sur les sols à long terme. Au-delà de son intérêt scientifique, l’Inra indique également que cet essai unique au monde possède « une grande valeur patrimoniale pour la recherche ».

Sur le plan pratique, l’expérimentation avait été initiée pour déterminer « les effets de l'application prolongée des principaux engrais à base d’azote, de phosphore et de potassium, ainsi que d’amendements organiques et calcaires sur la composition et les propriétés physiques des sols de limons éoliens, caractéristiques du Bassin parisien et du nord de la France ». À cela s’est ajouté un suivi de la qualité environnementale, via l’enregistrement de données sur les retombées atmosphériques de micropolluants métalliques et de radioéléments.

Dans son communiqué, l’Inra rappelle « qu’environ un tiers des sols de France provient de l’apport de particules fines, [des loess], transportées par le vent au cours des dernières glaciations », voici plus de 20.000 ans. Ces lœss se sont ensuite progressivement décarbonatés, ils sont devenus acides et ont perdu une part significative d’éléments fertilisants. Les apports d’engrais sont venu pallier ces pertes, mais des effets non désirés ont été observés en parallèle, une toxicité liée à l’acidité ou encore des modifications des interactions avec l’eau. C’est pour suivre et identifier ces effets déjà observés à l’époque, que des agronomes de l’Inra avaient mis en place l’essai des « 42 parcelles », qui pouvaient être traitées chacune différemment. Et, depuis 1929, des échantillons de chaque parcelle ont été collectés !

 

Des sols qui s'acidifient

Qu’est-il ressorti de cet essai unique en son genre ? En premier lieu qu’il suffisait d’une dizaine d’années d’apports de fertilisants pour acidifier un sol… « L’application d'engrais ammoniacaux (nitrate, phosphate et sulfate d’ammonium) sur un sol agricole provoque en dix ans une diminution du pH d’une valeur de 6,5 à une valeur de l’ordre de 4,3, soit le pH d'un sol sous forêt », expose l’Inra. En 85 ans le pH dans ces traitements a atteint des valeurs de l'odre de 3,2 à 4. En absence de traitements, dans les parcelles témoins, le pH est aujourd'hui de l'ordre de 4,5 à 5,5.

En revanche, lorsque c’est du calcaire qui est épandu, par la pratique du chaulage, « le pH du sol devient alors comparable à celui d’un sol développé sur roche calcaire avec une grande stabilité vis à vis des eaux de pluies et des conditions favorables d’aération et d’infiltration pour l’eau », poursuit l’Inra.

En plus de ces effets, l’Inra a pu suivre l’accumulation de métaux dans le sol avec l'évolution du parc automobile. Elle a aussi mesuré une acidification des sols, de 0,7 unité de pH, liée aux retombées d’acide atmosphérique. Enfin, une jachère nue a montré une diminution de moitié de sa teneur en matière organique en 73 ans !

L’Inra met ainsi en avant l’originalité et l’intérêt d’un tel dispositif qui « permet d’analyser l’impact des pratiques de fertilisation sur le sol lui-même et non sur le développement de la plante ».

Pour en savoir plus sur ce dispositif, rendez-vous ici

 

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