En se nourrissant du pollen du colza, les méligèthes occasionnent des perforations dans les boutons floraux. Ceux-ci peuvent avorter, et c’est alors le rendement de la culture qui est impacté.
De nouvelles voies de lutte contre ces insectes pourraient être ouvertes grâce à la découverte de chercheurs du centre Inra Rennes Bretagne-Normandie. Ils ont en effet identifié un composé chimique produit par le colza lors de l’interaction avec le ravageur, qui jouerait un rôle dans l’intensité des attaques. La teneur en saccharose serait ainsi déterminante dans le comportement de destruction des boutons floraux : sa forte présence augmenterait l’attitude phytophage des méligèthes, et donc les dégâts occasionnés.
Chipotage de bouton
Les chercheurs ont également repéré que les femelles avaient des préférences vis-à-vis des boutons floraux lors de la ponte. Ce sont des paramètres physiques qui interviendraient ici, à savoir l’épaisseur et la dureté du bouton floral, un caractère qui diffère selon les variétés. La femelle détecte ces paramètres à l’aide de son ovipositeur, organe qui lui permet de déposer les œufs. Les résultats publiés par les chercheurs révèlent que les femelles ont montré une forte préférence pour l’une des cinq variétés de colza étudiées, ce qui laisse entrevoir des perspectives en sélection variétale.
Pour l’Inra, une confirmation de l’effet de ces composés et des préférences variétales offrirait ainsi de nouvelles pistes dans les stratégies de sélection pour augmenter la résistance du colza aux méligèthes.
En cette période de semis des colzas, rappelons une alternative connue et qui a déjà fait ses preuves dans la lutte contre les méligèthes : l’utilisation d’une variété piège qui concentrera les attaques de méligèthes, préservant ainsi la culture principale. La technique consiste à implanter en même temps que la variété de colza principale, une variété de colza très précoce, comme la variété ES Alicia, à hauteur de 5 à 10 % en mélange, ou sinon en bordure.
