Activateurs biologiques des sols : un surcoût peu rentable

Christine Le Souder d’Arvalis-Institut du Végétal et François Servain du LDAR

Avec plus de 400 personnes réunies, les 13es Rencontres Comifer-Gemas, organisées à la Cité des Congrès de Nantes les 8 et 9 novembre, ont été un succès, ont conclu hier les co-présidents Christine Le Souder d’Arvalis-Institut du Végétal et François Servain du LDAR. Parmi les actualités de l’organisation : la sortie du nouveau Guide de la fertilisation raisonnée, ainsi que la mise en place d’un nouveau groupe de travail au sein du Comifer sur la thématique « fertilité et activité biologique des sols », animé par Matthieu Valé, responsable technique du pôle agriculture chez Aurea.

Parmi les 22 présentations orales, une belle place était faite à la thématique du recyclage, notamment pour valoriser les digestats de méthanisation et effluents agro-industriels. Du côté des systèmes de culture, les interventions ont porté sur l’intérêt des couverts permanents ou en interculture en blé, colza et maïs pour la fertilisation azotée. Les OAD sur le pilotage de l’azote ont aussi été évoqués dans plusieurs présentations.

 

Les activateurs de la vie biologique des sols : des gains de rendements oui mais…

Le prix du meilleur poster, parmi la quarantaine présentée, a été remis à Grégory Vericel et Baptiste Soenen d’Arvalis, sur les premiers résultats d’essais au champ d’activateurs de la vie biologiques des sols. Un réseau d’essais pluriannuels a été mis en place entre 1999 et 2017, en partenariat avec la FDCETA17, le GRCETA SFA et les chambres d’agriculture 12, 51, 81 et 85, visant à évaluer l’effet des produits de stimulation de l’activité biologique des sols (PRP Sol, Activ Tonic, Bactériosol, produit Xurian Environnement) sur une meilleure absorption des nutriments (NPK) et sur le rendement des cultures, puis sur le fonctionnement microbiologique des sols.

Résultats : certains activateurs peuvent permettre des gains de rendements significatifs (de 0,7 à 4,5%) lorsqu’ils sont utilisés en complément d’une fertilisation NPK optimale (Activ Tonic et Bactériosol qui permettent d’obtenir les gains de rendements les plus importants ont un effet souffre non négligeable, respectivement 9,5 et 12kg SO3/ha). En revanche, une substitution partielle de N (de 20 à 80kg N/Ha), ou totale de P et/ou K par différents activateurs s’accompagne le plus souvent d’une perte de rendement significative.

 

Aucun effet positif sur l'activité biologique

L’utilisation des activateurs de la vie du sol ne permet donc pas d’envisager une substitution, même partielle, d’une fertilisation N, P, K classique sans risque de pénaliser les rendements.

Baptiste Soenen, ingénieur services du pôle agronomie d'Arvalis-Institut du végétal.
Leur utilisation sur plusieurs années s’accompagne dans un site sur trois d’une augmentation significative de la biomasse microbienne, mais aucun effet positif sur l’activité biologique des micro-organismes du sol n’a été mis en évidence contrairement aux effets revendiqués. Les gains de rendements observés s’expliqueraient donc davantage par les quantités d’éléments feertilisants souvent non négligeable apportés par ces produits.

Enfin, dans la plupart des cas, le gain de rendement obtenu n’est pas suffisant pour compenser le surcoût lié à l’utilisation de ces activateurs, conclut le poster.

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