Une nouvelle donne fourragère en Chine

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Parmi les fondamentaux qui ont animé, ou tout au moins marqué la campagne 2015-2016 sur les marchés, retenons la volonté chinoise de libéraliser les marchés de céréales, et notamment le maïs. Objectif : abaisser les stocks qui, selon les estimations, seraient compris entre 100 et 250 millions de tonnes ! Il faut avoir en tête que la production mondiale de maïs est d’environ 1 milliard de tonnes. Les stocks chinois représenteraient 10 à 25% de la production mondiale.

Et pour abaisser ces stocks pléthoriques, la principale mesure du gouvernement consiste à abandonner le soutien à la production domestique de maïs. Et comme le détaille FranceAgriMer dans sa note de conjoncture du mois de juillet, « cette nouvelle donne pourra avoir des conséquences non négligeables sur les importations fourragères ». En effet, sur les dix dernières années, les mesures d’encouragement à la production de maïs ont contribué à augmenter le volume de production. Mais les prix domestiques étant, dans ce contexte d’aide, supérieurs aux prix mondiaux, les opérateurs ont massivement importé les céréales fourragères plutôt que d’utiliser la récolte domestique. Dans sa note de conjoncture, FranceAgriMer précise aussi que « l’acheminement terrestre des céréales domestiques depuis les régions du nord vers les régions du sud utilisatrices est plus coûteux que le transport maritime sur longue distance ». Rappelons que sur les dernières campagnes, le prix du fret est historiquement bas.

L’Union européenne, notamment la France, a pu tirer avantage de ce contexte, la Chine représentant, sur la campagne 2015-2016, 50% des volumes d’orge exportés vers les pays tiers, à savoir 2,4 millions de tonnes. À noter toutefois, l’amorce d’un changement, puisque ce volume est en retrait de 17% par rapport à la campagne précédente. Soulignons aussi que ces importations chinoises d’orge française se sont faites uniquement sur les quatre premiers mois de campagne (de juillet à octobre 2015). « Un signe évident de changement de stratégie en matière d’importation fourragère de la part de la Chine », a commenté Olivia Le Lamer, chef de l’unité céréales de FranceAgriMer.

 

Ce nouveau contexte amène les experts de FranceAgriMer à formuler deux hypothèses. En supprimant les prix de soutien aux producteurs, la sole de maïs devrait diminuer, « l’objectif de 30% d’ici à cinq ans est visé ». Déjà sur la campagne à venir, même si les producteurs avaient prévu leurs assolements avant l’annonce du gouvernement, les surfaces sont estimées en retrait de 1,3 million d’hectares ! La première baisse depuis 13 ans, précise FranceAgriMer.

Sur le commerce mondial de céréales fourragères, les conséquences se font déjà sentir, mais à plus long terme, la baisse attendue de production de maïs pourrait être de nature à créer des besoins supplémentaires à l’importation, note FranceAgriMer. Et ces besoins ne seront sans doute pas couverts par la hausse de production de soja non OGM par la Chine.  

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