« J'ai retrouvé de l'autonomie dans mon métier »

Claude Gibert, agriculteur dans le Tarn-et-Garonne. Photo : EARL de Métou

Converti à l'agriculture biologique depuis près de quinze ans, Claude Gibert, agriculteur dans le Tarn-et-Garonne revient sur son parcours et ses motivations.

"J'ai commencé mon activité en agriculture conventionnelle sur 150 hectares de SAU dont 80 en propriété. Puis j'ai commencé à tester l'agriculture biologique en 2001 sur un îlot de 30 hectares qui était séparé du reste. Cette première étape m'a permis d'explorer une nouvelle voie sans pour autant remettre en cause d'un coup tout le fonctionnement de mon exploitation.

"Plusieurs raisons m'ont amené à ce changement. D'abord une lassitude vis-à-vis du système conventionnel très encadré et dans lequel je ne retrouvais plus l'indépendance que je souhaitais avoir dans mon métier. J'avais une activité maïs semence notamment, il fallait attendre le passage du technicien pour appliquer ses préconisations… Attendre les conseils de la coopérative pour intervenir avec les produits… Je voulais retrouver mon autonomie ! L'année d'avant, j'avais également subi un gros dégât de grêle sur 90 % de ma surface, un événement qui m'a également conduit à remettre en cause mon système et à m'interroger sur sa pérennité économique.

"Après deux ans d'expérimentation, j'ai été convaincu de la pertinence de ce changement et j'ai basculé le reste de l'exploitation en bio en 2006, dès la fin de mes engagements CTE.

UN SYSTÈME TOTALEMENT REVU

"J'ai totalement revu mon assolement, qui comprend à présent 13 à 14 productions. Les rotations ont une durée de sept à huit ans, mais elles ne sont pas fixes car des adaptations peuvent être nécessaires d'une année à l'autre : il faut se montrer réactif. Il est également nécessaire d'avoir une approche globale de son système et de placer l'agronomie au cœur du fonctionnement. Je passe ainsi du temps à observer mes parcelles car il faut pouvoir déceler rapidement les problèmes.

"J'ai aussi rejoint des groupes d'agriculteurs en bio pour pouvoir échanger avec d'autres : il est important de ne pas rester seul lorsqu'on se lance. Il faut compter quatre à cinq ans d'apprentissage pour être opérationnel.

"De 150 hectares, je suis passé à une SAU de 85 hectares (60 ha de cultures annuelles, 20 ha de prairies et 5 ha de vignes), j'ai développé la transformation et la vente directe (raisin de table et légumes secs). Au final, j'ai retrouvé le métier que j'avais envie de faire, et je ne serai pas prêt à retourner en conventionnel même si le bio devenait moins intéressant sur le plan économique. Une autre source de satisfaction a été l'installation en début d'année de mon fils sur l'exploitation. Il ne l'aurait jamais envisagé si je n'avais pas déjà été en production bio."

Retrouvez l'enquête réalisée sur l'agriculture biologique "Ce qu'il faut savoir avant de franchir le pas" dans le numéro de Cultivar de juillet/août 2016

 

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