Davantage de cohérence demandée dans la politique commerciale européenne

Les productions étrangères sont loin d’être conduites selon les mêmes règles qu’en Europe. Crédit: Hanjo Hellmann/Adobe Stock

Du soja à la viande bovine, des fruits aux ovins, du sucre aux lentilles, toutes les filières agricoles (Anvol, AIBS, Intercéréales, Interfel, Terres Univia...) étaient représentées lors de la conférence organisée il y a peu par Interbev (l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes), avec la Fondation pour la nature et l'homme et l'Institut Veblen. Et leurs représentants avaient tous la même question: comment faire en sorte de protéger les producteurs, ne serait-ce que pour qu'ils puissent investir dans la nécessaire transition écologique, tout en s'ouvrant sur le monde et en commerçant avec d'autres puissances agricoles? La réponse passe, de leur point de vue, par une nouvelle feuille de route concernant les accords commerciaux, comme ont déjà pu le relater nos confrères de Cultivar élevage. Les filières végétales suivent cette même ligne directrice.

>>> Sur le même sujet : Les filières agricoles demandent davantage de cohérence dans la politique commerciale européenne

Des cristaux de sucre invérifiables

La filière sucrière européenne, qui produit 15 Mt par an, alors que les pays de l'Union européenne en consomment 17 Mt, s'inquiète d'une déstabilisation apportée par un accord avec le Mercosur, puis, dans un second temps, de traités avec d'autres importants producteurs, dont l'Inde. En outre, Alain Carré, président de l'AIBS, fait valoir que le sucre est un produit à cristaux, qui ne permettent pas de détecter des traces de produits phytosanitaires. Enfin, il s'insurge contre le fait que le sucre "n'est pas inclus dans le texte sur la déforestation importée, alors qu'il y a tout lieu de craindre que ce soit le cas, en particulier au Brésil, et que les normes sociétales, dont le travail des enfants, ne sont pas forcément respectées dans ce pays ni en Inde".

Des lentilles canadiennes au glyphosate ?

Certains légumes secs sont aussi dans le collimateur des producteurs français, dont les lentilles. Benjamin Lammert, président de Terres Univia, en veut particulièrement au Canada. "Nous devons répondre à des normes de plus en plus strictes, notamment concernant le glyphosate, et pendant ce temps, les Canadiens en pulvérisent pour faire tomber les feuilles, juste avant la récolte, et cela se retrouve dans les lentilles qui arrivent chez nous, d'autant que l'Europe importe largement. Le prix mondial ne reflète aucunement la qualité française. C'est un fossé de compétitivité majeur !", déclare-t-il.

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15